Elia

Aide et étudiant

Je viens du Tessin, plus précisément de Minusio où j’ai passé presque toute ma vie. En 2022, après trois ans d’école à plein temps et un stage pratique d’un semestre en dernière année, j’ai passé ma maturité spécialisée dans le domaine de la santé. J’ai toujours eu envie d’aider les autres, de les soutenir.

J’ai fait mon stage en médecine interne à l’hôpital régional de Locarno. En tant que stagiaire, on donne un coup de main là où on a besoin de nous. J’étais dans le service COVID, j’ai pu voir les coulisses, c’était intéressant mais très prenant: quand on travaille avec des personnes malades, on peut être confronté à des situations difficiles. J’ai essayé d’aider au mieux les personnes placées en isolement, surtout les plus âgées qui n’ont pas l’habitude des réseaux sociaux et ne peuvent plus communiquer avec leur famille. J’ai essayé de rendre plus supportable cette période très difficile pour elles, et de les aider à guérir. Dans l’ensemble, je peux dire que c’était une bonne expérience.

Depuis l’âge de treize ans jusqu’à cette année, j’ai travaillé chaque été au bord du lac Majeur. C’est grâce à ce premier job que j’ai découvert ma passion : le wakesurf. J’ai même passé le permis de bateau à ma majorité. Plus récemment, pendant mon stage, j’ai commencé à aller dans un club de gym.

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Avant de partir au recrutement, j’avais téléchargé l’appli swissrooky pour voir les fonctions qui pouvaient me correspondre à l’armée et j’en avais retenu trois: fusilier de bord parce que j’adore l’eau et le lac, sanitaire d’unité pour le lien avec mon futur métier, et soldat de sauvetage parce que ça m’intéressait.

J’ai passé mon recrutement au Monte Ceneri. J’ai dit au lieutenant-colonel que je voulais devenir sanitaire d’unité. Il était à l’écoute. Certains racontent que les cadres te mettent où ils veulent, mais ce n’est pas vrai. Non, le lieutenant-colonel nous a tout bien expliqué et son objectif était qu’on puisse développer notre potentiel. Et finalement il m’a attribué la fonction de soldat de sauvetage et je peux dire que ce choix était excellent. Je me plais beaucoup à Wangen. En plus, il y a plein de Tessinois. ☺

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Concernant la différence entre la vie civile et la vie militaire, ça commence dès que tu arrives : il y a une marée humaine et tu te demandes comment tous ces gens vont réussir à entrer dans le bâtiment et à vivre ensemble. C’est assez impressionnant. Les cadres sont là pour t’accueillir, mais à ce moment-là tu ne sais pas encore à qui tu auras affaire tous les jours. Et puis on te met dans une section, et tu commences à discuter et déjà à te rapprocher de certaines personnes. C’est facile de lier amitié dans ce contexte. Et puis tu arrives à ton dortoir et il y a 16 lits.

Ma première impression des cadres, c’est qu’ils sont attentifs à tout. On voit tout de suite qu’ils sont super disciplinés. J’ai toujours été traité avec respect, c’est le plus important. Et quand c’était possible, ils tenaient compte de notre avis. C’est sûr qu’au final, ils doivent faire leur travail. Donc parfois ils n’ont pas le choix: il faut mettre un coup de pression et c’est tout. Mais ils arrivent à trouver un équilibre. À vrai dire, je m’attendais à bien pire, un peu comme dans les films, avec des gradés super stricts qui passent leur temps à te hurler dessus.

 La fonction de soldat de sauvetage est très variée. Il y a la partie sauvetage, et puis toute la partie technique. Pour scier le béton, par exemple, on utilise de nombreux outils, bien plus que pour découper le fer. C’est cool, enfin quand on s’intéresse à ce genre de choses. Et je dois préciser qu’au début, ce n’était pas trop mon truc, mais je me suis accroché, et franchement ça valait la peine. On ne penserait pas, mais ça peut plaire à pas mal de gens.

On apprend plein de choses, comme de lutter contre le feu. On est en tenue de pompier et on éteint des incendies, c’est prenant. À Wangen, le village d’exercice est très grand, on a la chance de pouvoir s’exercer à tout.

Et puis, si on fait un service long, on peut être engagé pour de vrai. S’il y a une catastrophe naturelle en Suisse, un glissement de terrain par exemple, et que les ressources civiles ne suffisent pas, alors les autorités cantonales demandent l’appui de l’armée.

En principe, le week-end, j’essaie de bouger parce que c’est important d’avoir une vie privée à côté de l’armée. Donc je vois mes copains, je fais des activités sympas, du genre un karting l’autre jour. Ça me change les idées. 

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Et puis je passe aussi pas mal de temps à dormir parce qu’il faut bien récupérer. Bref, j’essaie de trouver un bon équilibre.

J’ai décidé de devenir sergent, c’est mon prochain objectif à l’armée, et puis, suivant comme ça va, j’aimerais même obtenir le grade de lieutenant. Bien sûr je sais que ce ne sera pas une promenade de santé, mais je sens bien que je peux donner plus, que j’ai encore de la marge. Ça me plaît de chercher mes limites, de me lancer des défis. Et au service militaire, ce ne sont pas les défis qui manquent.

Si je deviens sergent, c’est peut-être utopique mais ça me tient vraiment à cœur, je vais essayer de donner à chaque militaire une tâche qui lui plaît. Selon moi, le rôle du sergent c’est justement ça : d’abord bien sûr de faire son travail, de former les recrues, mais ensuite de faire en sorte que chacun passe la meilleure école de recrues possible. Il n’y a pas de raison que ce soit pénible, au contraire, on passe de bons moments, il faut juste y mettre un peu du sien, et s’engager.

À Wangen, on a l’opportunité en tant que soldat de sauvetage de se présenter pour faire partie de la chaîne de sauvetage suisse, qui prend une dizaine de candidats par année. On peut être appelé pour des missions à l’étranger. Je vais postuler parce que ça me dirait vraiment bien.

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Au service militaire, il y a plein de choses, plein de valeurs, plein d’enseignements qui sont utiles. La camaraderie, c’est fondamental, pour moi c’est le plus important. On est en contact avec des gens qui vivent des réalités complètement différentes : des paysans, des banquiers, des étudiants, tout un mélange de personnes. Ce n’est pas toujours facile, il y a des conflits, mais on crée très vite des liens d’amitié. Quand on se retrouve tous dans la même barque, avec le même objectif, à la fin de la journée, c’est l’esprit de fraternité qui reste, c’est ce qu’il y a de plus beau à l’armée.

Après mon service, je veux devenir ambulancier. Il y a plein de points communs avec ma fonction de soldat de sauvetage. J’apprends déjà des tas de choses qui me seront utiles dans ma future activité professionnelle. Mais je ne suis pas pressé, et peut-être que je commencerai dans une compagnie aérienne suisse comme membre d’équipage de cabine, ça me dirait bien.

Fabian

Soutien et gardien de sécurité